Une Ile sur la côte Est de l’Australie,
J’ai vu un petit bout du monde, maintenant ! Mais cet endroit est surprenant et ce qu’en ont fait les Australiens est une bénédiction. Ils ont protégé l’ile en Park National, je ne peux pas vous mentir et dire qu’il n’y a pas d’hôtel, il y en a 2 ou 3 mais sur une côte de 110 km et invisibles de la plage, ce n’est pas grand chose et cela peut permettre à des personnes handicapées de profiter de cet endroit magnifique et mystérieux.
Donc mise à part c’est 300 m2 d’hôtels, les 400Km2 restant sont vierges, tout au plus quelques emplacements de camping protégés par des grillages. Et oui nous sommes sur une ile où la nature garde ses droits.
Les Dingos, ce sont de gros renards restés indomptés, qui se muent dans la nature pour trouver à manger. Ils s’attaquent aux petits animaux et même aux enfants. Vu la taille de Marie, vous vous doutez qu’elle est dans les critères de sélection de ces animaux. Elle sera de ce fait très marquée par leur présence comme je vous le raconterais par la suite.
Notre arrivée fut plus que maussade, la pluie nous a surprise dès que nous avons signé les papiers de location du véhicule. Dure, dure (comme dirait Willy Deschamps).
Nous prenons un ferry qui embarque toute sorte de véhicules, tous à 4 roues motrices. Le 4*4 nous précédent butera contre la plaque du bateau et le fera reculer de 50 centimètres sans pouvoir de ce fait monter dessus. La ligne de conduite est donnée, cela n’est pas pour les conducteurs débutants et notre franchise est de 5000 dollars.
Mais des notre arrivée sur l’îles, la pluie cesse, nous entrons petit à petit dans la forêt et découvrons que tous les chemins sont fait de sable mou. Cette île est la plus grande ile de sable du monde. La voiture s’enfonce et nous ne pouvons pas rouler à plus de 20 KM/H. Il fait presque noir par endroit sous ses grands arbres. La magie du lieu est déjà entrain d’opérer. Il met difficile de ne regarder que la route.
Mes yeux dérivent vers les sommets où les rayons de soleil qui percent sur les feuilles de la végétation basse. Les trous et les bosses sont de plus en plus prononcés et alors que mes mains et mes jambes se délient, je passe allègrement le 25km/H. Nous avons l’impression de glisser sur la neige, nous ne contrôlons que quelques infimes parties de la direction prise par le véhicule. Après 1 heure d’émotions fortes pour mes 3 partenaires qui serrent des fesses depuis le début nous découvrons un lac en plein milieu de l’île. Il est clair comme de l’eau de source. Les sables composant la majeure partie du fond de ce lac. Les rayons du soleil sont venus alors illuminer la surface de l’eau. C’est un spectacle assez troublant et nous ne résisterons pas à la baignade. Mais ce ne sont pas les eaux chaudes de la Malaysie, regardez la tête de Marie qui crie victoire, comme si elle s’était baignée un premier Janvier à Saint-Malo.
Nous ferons ensuite une petite balade au milieu des arbres centenaires qui recouvrent les surfaces abruptes de ces dunes durcies par le temps. Un retour un peu long et nous devrons conduire de nuit. Nous seront surpris par le soleil qui se couchant avant 17H. Or nous n’avions normalement pas le droit de conduire de nuit.
Le camping est mouillé, mais nous réussirons à nous installer un petit campement de fortune. A 4 autour du gaz qui fait griller la viande nous commencerons à parler de nos vies, de nos voyages et ainsi nous apprendrons à nous connaître. Juste avant de nous coucher, j’ai comme d’habitude une idée à la con… Aller jeter les poubelles à l’autre bout de se camping quasi désert où il n’y aucune lumière, des bruits étranges et sans doute des animaux dangereux… Des dingos peut être !!! Le jeu est simple : aller avec les frontales et retour sans. Mais nos histoires de Dingos attaquant les enfants et les photos des gens mordus auront raison des nerfs de Marie et nous rallumerons la lumière. Jef t’es con, mais ce fut quand même assez drôle.
7h00 le soleil se lève où plutôt la pluie qui nous réveille, nous autant toutes les forces nécessaires pour s’extraire de nos trois épaisseurs de sac de couchage. Hé oui il fait froid !!! 7h30 ras le bol de tourner en rond, je me lève pour préparer le petit déjeuner. Miracle en sortant de la tente, je m’aperçois que les goutes qui tombaient sur la toile venaient en fait des arbres qui secouaient leurs branches. Le soleil était revenu. Qu’elle magie que ce soleil, celui qui nous donne la force et l’envie de nous lever alors que nous nous sentions si faible lorsque la pluie nous faisait croire a sa présence.
9h nous voilà arrivés sur la plage. Après Fred qui s’était essayé de nuit à la conduite tout terrain c’est au tour de Julien de faire ses preuves. La conduite sur la plage est plus facile et de ce fait nous comprenons mieux la limitation à 80km/h.
C’est marrant de voir la voiture bouger de droite à gauche et de déraper dès que le sable est un peu plus mou. Le risque vient juste des petites sources d’eau douce coulant de l’Ile qui viennent ainsi faire de petits ruisseaux dont la profondeur reste souvent inconnu. Un petit 50km/h et un bon ruisseau cela provoquerait un superbe tonneau. On va éviter, cela semble mieux.
C’est à Marie de tenter. Elle ne veut pas au début, mais nous insistons tous les 3 et elle finit par craquer. Les débuts sont plutôt calmes, ce qui nous rassure un peu. Mais très vite une difficulté approche, une montée sur un promontoire rocheux est nécessaire pour pouvoir continuer notre chemin. Marie s’arrête, elle dit non et me regarde.
Nous rigolons et insistons de nouveau,
même si au fond de moi je savais que cela ne risquait pas grand chose, elle finit par me faire douter et je vous avouerais que je l’encourageais en serrant ma ceinture. Elle crie et appuie sur l’accélérateur, elle est au bord de l’arrêt moteur, elle doit écraser le champignon pour ne pas caler. Elle s’en sortira à merveille. Nous un peu moins, puisqu’après elle ne voudra plus lâcher le volant…
16h après avoir poser notre campement nous entreprenons une balade vers le milieu de l’île. Vous vous rappelez la série « Lost » et bien c’est pareil. Au milieu de nul part nous avançons sur la plage avant de tourner sur un petit chemin de sable au milieu des arbres, une pure splendeur. C’est une ambiance chaleureuse avec les derniers rayons de soleil qui viennent percer l’épais plafond de feuille. Après une heure de marche au milieu d’une végétation dense c’est comme la sortie du tunnel. Nous arrivons sur un espace totalement ouvert. Une dune, magnifique, énorme, qui s’élève comme une colline vers le soleil couchant. Nous marcherons presque jusqu’en haut, le pied de Marie restant un peu douloureux, ce monstre de sable réveillera d’ancienne blessure. Mais rien de grave, nous nous arrêterons avant, profitant d’un petit instant romantique sur le bord d’une crête de sable, en attendant le retour de nos amis plus en forme.
18h de retour au campement nous nous retrouverons autour de la lumière d’une bougie pour une seconde soirée avant ce coup ci la venue réelle des Dingos. En effet juste avant d’éteindre les lumières nous les dirigerons vers la plage et apercevrons les yeux de l’un d’entre eu. Un peu curieux nous tenterons de nous approcher mais déjà il est parti. Endormi déjà depuis 3h, voici que Marie me frappe l’épaule. D’habitude elle dort comme un bébé et moi je garde une oreille attentive, mais ce soir c’est elle qui ne dort pas bien à cause de ces 2 yeux aperçus quelques heures auparavant. Elle me frappe donc l’épaule pour me réveiller et me glisse à l’oreille : Tu les entends ??? Oui en effet, je les entendais, quelques souffles dans la nuit et des pattes qui frottent le long de la tente. Nous hésitons un peux avec le vent. Peut être ne voulions nous pas y croire. Partagé entre le sentiment de crainte de Marie et mon envie de les voir (bâtons à la main quand même). Je me prépare à sortir, mais suis de suite retenue par sa main. Je sens une réelle frayeur, elle préfère que nous restions ici, dans cet abri incertain qu’est la tente. Il en sera donc ainsi, même si elle ne dormira pas pendant plus de 2h et que les bruits ne cesseront que bien plus tard. Ma seule peur fut un avertissement des dépliants sur l’îles disant que le camping était interdit à moins de 50 mètres du rivage à cause de crocodiles marins ayant été observé récemment sur la côte ouest. Nous dormons à 5 mètres de l’eau, mais rassurez-vous, nous sommes sur la côte est ou seule la baignade est interdite en hiver parce que les requins s’approchent des côtes pour trouver des eaux moins froides sur les plages. Génial cette île où la vie est encore dirigée par les animaux…
Le lendemain matin, au réveil, nous verrons que nos rêves étaient bien le reflet de la réalité puisque tout autour des tentes nous constaterons les traces de plusieurs Dingos.
Mais rassurez-vous, si le danger était vraiment aussi grand, les Australiens ne laisseraient pas des touristes se promener sur ces plages. Même si les campings sont entourés comme des prisons avec des entrées pour les voitures électrifiées pour que les animaux ne puissent entrer. Mais c’est pour les enfants et surtout au moment des repas. Donc aucun problème pour nous. Mais c’était vraiment génial, quelques sensations fortes et des paysages inoubliables qui apparaissent comment par enchantement. De la conduite sur sable en dessous d’arbres centenaires ressemblant à de la conduite sur neige. Je reste fasciné par cet endroit. Ce sera pour moi sans doute l’un des plus grands moments. Merci à Fred et Julien, avec qui nous avons passé de superbes moments et aussi sans qui cela n’aurait sans doute pas eu lieu.
Ce voyage est une vraie leçon. Ne pas baisser les bras, ne pas rester seul, parler, proposer, tenter même sans avoir de certitude, juste un regard, une parole et faire confiance à un inconnu. Avec pour seule chose votre intuition. Nous avons rencontré tellement de gens pendant ce voyage. Partagé tellement de moments, parlé de nos vies, écouté et appris beaucoup des leurs. Nous sommes l’espace d’un moment sur la même longueur d’onde, au même endroit avec des idées communes. Souvent obligés en quelques sortes de remettre nos vies entre leurs mains. Après tout ce sont ces gens qui ont conduit les véhicules dans lesquels nous avons voyagé. Ce sont peut être des personnes que nous n’aurions pas remarquées dans nos vie d’avant. Mais si on regarde bien combien d’histoire auraient eu des fins différentes voir négatives si nous n’avions pas fait le premier pas.
Bilan à la mi-parcours...
Quelques par au milieu de la montagne, à la fin d’un repas, juste avant de partir un homme pose sa veste et mange à quelques tables de nous. Nous ne savons pas si « Torong La » (passage à 5417 mètres, Trek Népal) sera à notre porté. Un mot, un sourire, comment allez vous ? Où allez vous ? Pensez vous que c’est faisable dans ce sens ? Oui, venez avec moi. Et nous voilà en route avec Javier, notre aventurier espagnol.
Laos, rencontre avec une famille de Français qui parcourent aussi le monde en Camion. Une sympathie qui s’installe et voilà 3 semaines d’un voyage peut être unique dans une vie que nous partagerons avec eux. C’est un peu voulez vous partager 3 semaines de notre rêve. Merci à toute la famille Zana.
Une semaine plus tard, un soir, un passage de nuit dans un temple alors que celui ci est fermé. Un prêtre Monk qui nous accueille et nous voilà enfin dans la vraie culture du pays.
Le lendemain soir, un homme que je chambre parce qu’il porte un vase rempli de 3 litres de bière et nous voici à passer la soirée avec l’ambassadeur du Koweït.
Un enfant sur le bord d’une route.
Une grand-mère qui ne peut pas dormir parce que le bateau bouge trop.
Nicolas, le canadien qui accompagnera nos premiers pas dans le Rajasthan. Ou Ema et Berta qui partageront avec nous les épopées des grandes nuits dans les trains Indiens.
Omar, qui sera notre guide pour trouver notre première tortue de mer en liberté.
Baie d’Halong, une soirée et des blagues avec un humour anglais très prononcé dans mon accent bien français. Et voilà Stephan et Martina que nous retrouverons 2 jours à Hanoi et avec qui je suis sur nous repasserons du temps.
Le lendemain : Une famille d’Australien partage avec nous une sortie Kayak, nous parlons, nous rigolons, un échange de mail. Et 3 mois plus tard nous voici accueilli dans cette Famille à Sydney. Il nous invite à manger, nous aide à laver notre linge, nous prête leur voiture pour rendre notre « Campervan ». Nous nous retrouvons ainsi avec les clés d’une maison, au volant d’une voiture appartenant à des gens qui ne nous on vue que 4 heures. Seules 4 petites heures dans leur vie. Seuls ces quelques instants et une confiance si forte, une envie de nous rendre heureux. Merci à la Famille Wilson.
Une soirée partagée avec Coline et Marie (une autre), nous les présentons l’espace d’un repas à la famille Zana et nous voilà tous invités dans un appartement en plein milieu de Bangkok. C’est fou de rencontrer autant de gentillesse, autant de confiance. Cela ne paraît peut être rien mais dans un voyage comme le notre une capitale, c’est l’horreur, c’est une chambre hors de prix et une indifférence totale. Dans une capitale vous n’existez que rarement pour quelqu’un. Nous sommes passés trois fois à Bangkok, mais je n’ai apprécié cette ville que la 3ème fois lorsque Marie et Coline nous y ont accueilli.
Ulluru : le week-end de l’anniversaire de la Reine d’Angleterre, et pouf, voici tout le monde en vacance. A notre arrivée plus aucun tour, plus aucune voiture. Nous resterons 1 heure assis au bord de la route. Tournant le problème dans tous les sens, cherchant toutes les solutions pour finir par n’en trouver qu’une. Lorsque l’on est au milieu de nul part, que tout est loin, que c’est quand même un désert à 0° la nuit et 30° la journée. Lever notre pousse et faire appel à la gentillesse des gens. Nous voilà ainsi à 18h, regardant le soleil se coucher avec Karah et Wayne qui nous offrirons une bière devant se spectacle magnifique et qui nous emmènerons découvrir les plus beaux sites dans leur 4*4. Nous aurons beau leur proposer de participer pour l’essence qu’ils n’accepteront rien. Un peu comme les Zana qui nous ont transporté et comme ils le disent sponsorisés pour notre voyage.
J’oublie certainement des gens, des rencontres, mais c’est déjà énorme de voir toute cette bonté d’âme. La vie, l’histoire des pays que nous traversons est trop souvent racontée à partir des guerres et des massacres pour la religion, le pouvoir ou l’argent. Parce que le désire de ce que les autres ont, est plus fort que l’envie de faire le bien. Mais ce voyage et ces rencontres nous enseignent que nous avons une autre histoire à écrire. Celle de la confiance, du partage et de l’envie du bonheur des autres. C’est un peu perché ce que je dis et sans doute très banale. Mais ce soir après 6 mois de voyage, après les moments durs, les joies et les spectacles époustouflants. Installé au fond de ce camion en regardant Marie dormir. Au milieu des collines de cette Nouvelle Zélande qui vient de nous accueillir, je ne pouvais pas finir de vous parler sans évoquer nos rencontres et ce qu’elles nous ont apporté.
Regardez les gens autour de vous, ne les accostez pas tous, mais si un moment, un regard, une envie vous fait faire un pas vers eux. Alors donnez leur, donnez vous la chance de rencontrer encore une autre personne. N’ayez pas peur, nous avons tous les mêmes incertitudes. Ces gens ne seront peut être dans votre vie qu’une seconde, qu’un instant, mais peut être aussi que pour vous ce sera nouvelle famille. Pas celle de votre sang, mais quand même une personne importante dans votre vie. Ce n’est peut être pas important mais dans l’histoire de notre voyage, c’est souvent lorsque nous étions dans la merde que nous avons fait les plus belles rencontres.
Bonne nuit… Il est minuit 20 ici alors que pour vous le soleil est au beau milieu du ciel. Nous pensons fort à vous. Nous pourrions rencontrer toute la planète que nous n’oublierions pas ceux à qui l’on tient si fort et qui nous ont soutenues tous les jours dans la mise en place de se projet. Prenez bien soin de vous… Nous sommes plus près du retour que du départ.
L’Australie, une terre de légendes au bout du monde, dont les paysages tantôt envoûtants tantôt idylliques sont peuplés d’animaux étranges. Une île-continent qui arbore une culture singulière.
Les Australiens apparaissent vêtus d’une combinaison moulante, la planche de surf à la main, prêts à s’élancer dans une mer turquoise à la sortie du boulot.
